Utiliser les chiffres qui ne comptent pas: Comment les fonctions latentes des indicateurs de performance expliquent leur succès

Shirley Kempeneer, Wouter Van Dooren

Research output: Contribution to journalArticleScientificpeer-review

Abstract

Les indicateurs de performance ont toujours fait l’objet de sévères critiques. Ils manqueraient de précision, encourageraient le jeu et, au final, ne parviendraient pas à améliorer les performances. Pourtant, malgré leurs faiblesses amplement documentées, les indicateurs de performance abondent dans l’univers de la gouvernance. Le présent article s’interroge sur les conditions dans lesquelles, en dépit de ces faiblesses et dysfonctionnements avérés, les indicateurs de performance ont la capacité d’améliorer les résultats de la performance. Notre étude de cas est un test de résistance du système bancaire européen, un indicateur de performance très médiatisé utilisé pour réguler les risques. Sur la base d’entretiens avec des gestionnaires de risques travaillant dans des banques belges ainsi qu’avec des membres du personnel de la Banque centrale européenne, de l’Autorité bancaire européenne et de la Banque nationale de Belgique, nous constatons que le processus de calcul du test de résistance améliore les résultats en soi. Il le fait en encourageant la capacité des banques à s’autoréguler, ce qui renvoie à la notion de gouvernementalité de Foucault. À ce titre, les praticiens et les universitaires doivent non seulement prêter attention à la manière dont les résultats de la performance peuvent être exploités, mais aussi examiner de quelle manière le processus de calcul de l’indicateur de performance pourrait être conçu pour améliorer les résultats de la performance de manière latente.
Original languageFrench
Pages (from-to)381-396
Number of pages16
JournalRevue Internationale des Sciences Administratives
Volume87
Issue number2
DOIs
Publication statusPublished - 2 Apr 2021

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